L’offshoring.. Pas toujours si facile, mais tellement enrichissant culturellement !
Dans un monde où les frontières s’estompent… Chez MooBe, nous avons constaté à quel point la fusion des cultures marocaine et belge a enrichi notre environnement de travail, en collaborant étroitement avec nos partenaires belges. Cette collaboration a non seulement enrichi notre culture d’entreprise, notre culture du travail, mais elle a également contribué à notre succès collectif et nos évolutions (personnelles et collectives). Tout est finalement adaptation et empathie.
Même si les directives et les missions sont souvent dictées par les entreprises belges clientes, et c’est bien normal, nous nous efforçons d’essayer de leur apporter plus qu’une simple « livraison » de services demandés. Et cela doit aller dans les deux sens.
De manière générale, il faut que l’entreprise qui fait appel à nos services « joue le jeu ». Nous vivons malheureusement trop dans un monde de subordination ou de clichés et de préjugés (dans les deux sens) … et on doit faire avec ; mais essayons déjà de faire de notre mieux…
Dressons le tableau des clichés ou parfois des réalités :
« L’européen qui fait appel au marocain… »
« Oui Mais en Belgique il a dit que… »
« Est-ce que le collaborateur du décideur en Europe (celui avec qui nous sommes amené à travailler tous les jours) a la même vision de l’offshoring que le décideur ? Tout le monde n’a pas la même ouverture et connaissances sur le Maroc. »
« Quel va t- être le ressenti d’un client de cette entreprise belge qui apprend qu’elle fait appel à des services offshore pour du développement ou de la compta? »
« Moi, Jean Philippe, Pourquoi est-ce que je donnerais les clefs de ma mission à Mohamed ou Kaoutar si c’est pour qu’il / elle me pique mon boulot quand je lui aurai tout dit ? »
« Mais Monsieur Michel il fait comme ça avec le logiciel »
« Le développeur Laurent il ne croit pas en cette technologie »
etc…
Tous des sujets ou questions parfois sensibles auxquels nous nous efforçons d’être hyper attentifs chez MooBe. Il y a un complexe de supériorité ou d’infériorité chez certaines personnes et dans certains domaines… peu importe les causes, ce n’est pas la discussion ici, mais réalisons que c’est un fait ! Et pour y faire face, cela doit venir des deux côtés, sinon, cela ne fonctionne pas !
Comment ? Il y a selon nous quelques prérequis avant même de démarrer la collaboration
Le vocabulaire
L’appellation des titres de fonctions et des activités de nos collègues marocains est un premier élément déterminant. Nos Consultants sont amenés à effectuer des missions. Ce ne sont pas de opérateurs qui effectuent des tâches. Cela peut paraître simpliste, mais cela équilibre déjà la discussion et la collaboration, ce qui est essentiel.
La motivation des clients
Nous sommes très attentifs chez MooBe aux intentions du client et à sa compréhension de ce marché du travail. Ne nous voilons pas la face. Oui la main d’œuvre marocaine est plus avantageuse économiquement que la main d’œuvre belge (pas difficile 😊). Est-ce que le client a la capacité d’expliquer à ses équipes que c’est pour grandir, trouver une main d’œuvre qu’il ne trouve pas en Belgique ? qu’il a d’autres difficultés de formation ou autre ? La raison pour laquelle une entreprise fait appel à MooBe ne peut être uniquement économique. Car à aucun moment nous ne voulons, ni de ce côté, ni de l’autre, nous retrouver dans une situation où le collaborateur belge a « peur pour son travail » . Sinon.. C’est très difficile d’avancer.
La langue
Nous nous efforçons de garantir un niveau de français plutôt supérieur à la moyenne du marché afin d’au moins éviter tout problème de non compréhension dans la communication.
La formation
Nous maitrisons parfois mieux les outils informatiques utilisés en Belgique que nos clients. Et c’est bien cela qu’il faut viser. Gagner en estime et en image de professionnalisme, essayer de bousculer les tendances… Surprenons-les. Alors oui, ça coute en investissement humain, matériel et organisationnel, mais lorsque nous arrivons à expliquer à un expert-comptable en Belgique qu’il y a une meilleure méthodologie pour arriver au résultat avec une meilleur utilisation du logiciel par exemple, on a tout gagné, car le respect mutuel s’installe instantanément !
Les horaires / les congés
Les changements d’heure en Europe ou chez nous, les fêtes religieuses, les congés belges … Il s’agit d’être clair et d’expliquer des deux côtés que certaines choses sont non négociables de chaque côté et si tout est clair dès le début, cela ne pose pas de souci. Chez MooBe, on a les congés belges + les jours de congés liés aux fêtes religieuses marocaines. Et pour les horaires, on s’adapte en fonction des décalages.
Le matériel et le RGPD
Qui dit offshoring, dit Zoom, Google Meet ou Team’s.. Tout doit fonctionner parfaitement. Chaque collaborateur reçoit dès son premier jour son PC portable de boulot, un second écran, un casque et travaille en général avec les connexions des clients.
Comme partout, il y a lieu de suivre des bonnes pratiques en matière de protection des données et de sécurité informatique. Nous avons un service IT interne qui s’occupe de tout cela : relations avec nos clients etc.. puis un service légal qui garantit à nos clients que les différences qui peuvent exister entre les législations belges et marocaines en matière de protection de données personnelles soient comblées contractuellement.
Le choc des cultures
Toujours dans le respect, nous nous rendons compte que le choc des cultures est bien présent, mais chacun vit avec et en prend le bon qui est à prendre. Nous partageons ici quelques exemples de notre humble expérience.
La relation patron / travailleur
Nos collègues marocains sont parfois stupéfaits quant à la liberté et l’autonomie qui leur est laissée dans le cadre de la réalisation des missions. La réception des feedbacks des clients belges n’est pas toujours bien perçue, ce qui est évidemment lié à l’autonomie laissée. Le feedback a pour objet l’amélioration et non l’inverse. Le travailleur marocain a selon nous besoin de plus de feedback, surtout à distance et ne comprend pas toujours que si on ne dit rien, c’est que tout va bien. Attention, ce n’est pas lié qu’à l’offshoring : c’est un grand mal de la société de travail dans laquelle nous vivons : le manque de reconnaissance.
Le sourire, l’humeur, la disponibilité et l’accueil
Il y a ici aussi un énorme gap… soyons clairs ! Pas besoin de long texte pour expliquer que l’humeur générale, le sourire et la disponibilité légendaire du peuple marocain sont des énormes atouts. Le travailleur marocain a un respect énorme pour l’organisation qui lui donne l’opportunité de travailler dans un domaine qu’il aime. Et il le rend bien. Il va en échange, de manière très naturelle se rendre très disponible. De nouveau, dans le respect.
Nos clients belges sont parfois amenés à venir visiter les équipes MooBe au Maroc pour formations ou autre. Et c’est souvent à ce moment que la magie opère. Le sens de l’accueil marocain y est pour quelque chose. C’est un élément intangible mais tellement présent qui ne laisse en général personne indifférent lors d’une visite chez MooBe.
La procédure
Ne nous voilons pas la face. Ce n’est pas le point fort du côté du Maroc. Certainement beaucoup trop présentes dans nombre d’entreprises belges, les procédures sont pourtant essentielles dans le développement d’une relation commerciale, d’une entreprise en croissance ou de métiers à haute valeur ajoutée technique. Le juste milieu est a nouveau de rigueur. Du côté MooBe, on en comprend l’utilité et donc on en profite dans nos domaines d’expansion de l’entreprise par exemple et du côté belge, nous nous rendons bien compte que le client a compris qu’il doit aussi parfois s’adapter.
L’entraide
Au Maroc il n’existe que très peu de « chacun pour soi » comme on pourrait le rencontrer parfois en Belgique. Il y a une réelle entraide professionnelle au sein de MooBe qui est certainement liée à la culture. Tellement naturelle pour nous, qu’elle soit technique ou méthodique, elle est omniprésente au sein de MooBe et c’est certainement un gros atout que nous voulons partager avec nos amis belges.
La soif d’apprendre
Nous remarquons aussi que la totalité de nos collègues marocains ont une soif d’apprendre incomparable avec ce qu’on peut voir ailleurs. Cela facilite les choses pour la vitesse, mais parfois les entreprises belges ne sont pas prêtes à aller « si vite ». Ceci est certainement lié au fait qu’en général, une plus grande autonomie est laissée en Belgique, ce qui pourrait entrainer des conséquences plus importantes lors d’erreurs pas toujours maîtrisées. En tout cas cette envie d’évolution est un caractère important à prendre en compte dès le recrutement.
Et quand la magie opère…
Lorsque toutes les parties jouent le jeu, c’est une véritable synergie qui se crée grâce à une compréhension mutuelle et un respect des compétences respectives. Nos comptables ou développeurs marocains, réputés pour leur rigueur, leur sens de l’analyse et leur capacité d’adaptation, travaillant main dans la main avec des équipes belges, dans des organisations ou systèmes plus avancés technologiquement ou méthodologiquement, permettent de créer une formule unique : une véritable synergie !
Puis finalement, ne nous demandons pas pourquoi mais c’est quand même bien meilleur quand il y a des frites dans le tagine poulet non ? 😊